UNIFORME SCOLAIRE : VRAI ou FAUSSE BONNE IDEE ?

Depuis quelques années, en France, le débat sur le port de l’uniforme scolaire anime les cours de récréation comme celui des couloirs de l’Education Nationale.

Vous trouverez sur ce site, une courte chronologie de l’histoire de l’uniforme scolaire :

https://www.letablierbobine.fr/articles/histoire-de-l-uniforme-scolaire-en-france-du-xvi-eme-siecle-a-nos-jours

Cette question est franco-française. L’uniforme à l’école est adopté dans de nombreux pays : en Asie, sur le continent africain, dans de nombreuses universités américaines….

uniforme scolaire porté par une adolescente d'un établissement scolaire , collège et lycée

D’abord il signifie l’identité de l’établissement et l’appartenance des élèves à ce même établissement. Un logo, un style, des couleurs spécifiques et toute personne de la ville ou de la région associe l’ensemble des vêtements à un établissement. On le reconnaît, on le connaît, l’établissement a une visibilité qui dépasse les murs d’enceinte. C’est aussi un motif de fierté d’appartenir à tel collège, tel lycée. Dans l’esprit collectif, l’uniforme est aussi attaché à l’idée d’excellence des enseignements et des cursus scolaires offerts aux élèves.

Ensuite, l’uniforme joue un rôle d’égalité sociale : tous habillés pareil, à première vue, personne ne peut connaître le niveau financier et social de votre famille. Il n’y a pas de comparaison possible à partir des effets de mode et de la possibilité ou non de payer un vêtement dernier cri….

Enfin, dans de nombreux pays pauvres, l’uniforme scolaire est souvent le seul ensemble de vêtements en bon état, celui dont on prend un soin jaloux. Il coûte une fortune pour les familles et les jeunes connaissent le prix de ce sacrifice. Porter l’uniforme est un honneur et ressemblerait à notre « tenue du dimanche ».

Peut-être, parce que dans l’imaginaire collectif, il est rattaché à l’enseignement des années 1950. Blouse grise informe, témoin de méthodes d’enseignement rigide, vestige d’une société patriarcale…

Le vêtement est une composante de mon identité. Je veux projeter une image de moi-même. C’est une expression de ma liberté et ma créativité. C’est aussi un moyen pour développer ma séduction. Imposer un uniforme revient à nier ces aspects qui sont premiers à l’adolescence.

Pourtant, les effets de mode imposent un « uniforme ». Dans une classe, j’avais compté le nombre d’élèves portant un jean, un sweat et des converses. Plus de 70% des élèves portaient la même tenue. Et ceux qui ne la portaient pas sont exclus.

J’ai travaillé 15 ans à l’école publique sans uniforme et 8 ans dans une école privée qui pratiquait l’uniforme.

Quelle est la différence fondamentale entre les deux systèmes ? Les moqueries et les insultes à partir de la tenue vestimentaire diminuent de manière drastique quand l’uniforme scolaire est porté. Notre attention n’est plus focalisée sur le vêtement. On n’a plus besoin de se demander s’il est trop court, trop long, trop transparent, adéquat à l’enseignement…. L’uniforme facilite le travail des adultes puisqu’il enlève une source de conflit. L’uniforme facilite l’intégration des élèves et apaisent leurs relations car ils ne se comparent plus entre eux dans ce domaine.

Il reste des conflits à régler dans d’autres domaines, bien évidemment !

L’uniforme scolaire ne règle pas tous les problèmes de harcèlement et de respect ! Mais il en réduit les causes. Nous ne sommes pas obligés de retourner à la blouse grise. Il est tout à fait possible de créer des uniformes modernes et pratiques. Cela pourrait être un projet de travail pour un conseil de vie lycéenne !

Une élève de 6ème qui porte l’uniforme depuis des années m’a dit :  » je préfère porter l’uniforme parce qu’on ne nous critique pas sur nos vêtements. Quand on est dans la rue, les gens nous reconnaissent. C’est un avantage quand on réussit des projets car les gens pensent « c’est un bon établissement ». C’est un inconvénient quand des camarades font des bêtises parce que les gens pensent « les élèves de cet établissements sont irrespectueux ».

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